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Garde alternée ou être séparée d’eux une semaine sur deux.

Garde alternée ou être séparée d’eux une semaine sur deux.

Mon vécu

Un nouvel article perso sur le blog. Il n’a pas été facile à écrire parce que c’est un sujet compliqué et qu’il y a beaucoup d’émotions qui l’entoure. Parce que c’est déjà compliqué pour moi d’accepter, de comprendre, de décoder mes émotions. Mais il est là, j’ai réussi à le finir et comme d’habitude, écrire me fait du bien. Ca me permet de me décharger un peu, de poser des mots sur ce qui se chamboule dans ma tête. Puis, ça me permet aussi de partager, d’aider. Parce que les témoignages sur la garde alternée des autres m’ont aidée et m’ont permise de m’appuyer sur du vécu et parfois de me rassurer. A mon tour, donc, de partager mon vécu en espérant pouvoir aider à mon tour. 

Une garde alternée 50/50 – Etre séparée d’eux une semaine sur deux.

Ce n’est pas simple, je dirais même que c’est même difficile. C’est ce qui m’a retenu longtemps… très longtemps. Il m’était impossible de me dire que je devrais partager mes enfants, être séparée d’eux une semaine sur deux, d’être loin d’eux. 

Puis un jour tu te rends compte que tu restes pour les mauvaises raisons et tu décides de partir quand même… 

La garde alternée se met tout de suite en place. Je suis séparée d’eux une semaine sur deux, ils sont loin de moi une semaine sur deux. Le sentiment de culpabilité s’installe directement ! Pas de répit ! Ca fait plus d’un maintenant

Malgré que la garde alternée 50/50 me semblait logique (Je ne veux pas être celle qui prive ses enfants de leur autre parent et je sais que les enfants ont besoin de leurs 2 parents) j’ai lu des articles. Ils disaient quasi tous la même chose « La garde alternée devrait être interdite pour les enfants jusque 4 ans«  (Num7 2 ans / Num6 4 ans: Coucouuuuu culpabilité puissance 1000 encore). Mais de toute façon, la règle est simple: On ne sépare pas une fratrie… et c’était hors de question pour moi aussi de toute façon. Donc, elles ont suivi…. 

Vide – manque – culpabilité

Je ne vais pas te mentir, les débuts ont été très très difficiles. Après chaque séparation, je ne sais pas combien d’heures j’ai passé à pleurer, à être au fond du trou. C’était compliqué et mon état du moment ne m’aidait vraiment pas. J’étais super mal au moment de les quitter puis j’étais mal toute la semaine. J’avais clairement un trop plein d’émotions qui faisaient une vraie tempête à l’intérieur de moi: j’avais plein d’autres trucs à gérer en même temps (émotionnellement et psychologiquement parlant sans oublier tout l’organisationnel). A cette période, je culpabilisais pour tout et rien. 

Le planning a changé plusieurs fois pour tenter de trouver ce qui convenait le mieux à tout le monde. 

J’entendais les gens me dire que je devais faire autre chose pendant ce temps là, pour penser à autre chose. Que je ne devais pas culpabiliser, que je devais profiter de ce temps pour moi, de faire des choses pour moi, des choses que j’aime… 

J’entendais bien mais c’était impossible pour moi. Déjà, parce que je culpabilisais beaucoup trop dès que je faisais quelque chose: Une sortie, une promenade, un fou rire, des vacances tout ! Et puis aussi parce que je n’avais pas vraiment le goût à grand chose. Sans oublier que faire des choses pour moi, je ne connaissais pas, je ne savais pas quoi faire, je ne savais pas ce que j’aimais faire, je ne voyais pas quoi faire tout simplement… vraiment. Ca peut sembler bizarre à lire mais c’est la vérité. J’étais juste complètement paumée. Mes séances chez le psy m’ont beaucoup aidée pour tout ça. 

De plus, au début, je me mettais beaucoup trop de pression. La semaine où les enfants étaient là, je voulais trop que tout soit parfait, que tout se passe nickel chrome. Ca n’a rien apporté mis à part que ça m’épuisait et que je n’arrivais pas à passer du temps de qualité avec les enfants. Du coup, je culpabilisais encore ! J’étais trop dans l’organisation pour que tout fonctionne bien et que tout soit fait bien comme il faut etc. Il fallait arriver à lâcher prise pour pouvoir juste profiter d’eux à fond. 

Un rythme se met en place

Petit à petit, un rythme s’est mis en place. J’ai vu que les enfants avaient bien compris la garde alternée et assimilé le « une semaine sur deux ». Ca restait mega compliqué mais j’avais appris à prendre sur moi. On m’a montré comment voir le positif dans chaque chose. J’ai commencé à profiter de la semaine où ils ne sont pas là pour m’avancer dans ce que j’avais à faire pour être plus dispo quand ils sont là (Passer du temps de qualité avec eux et profiter). 

La semaine sans eux était quand même toujours douloureuse, je pleurais au moment de les laisser et j’avais du mal à reprendre le dessus. Plusieurs coups de cafard venaient me prendre pendant la semaine. Je culpabilisais un peu moins mais c’était quand même toujours bien présent et plus fort que moi. Il m’est même arrivée de culpabiliser du fait de culpabiliser ! Pour te dire à quel point ça a pu être le gros bordel dans ma tête

Maintenant, malgré le rythme bien en place, ce n’est toujours pas simple. Disons que c’est un peu moins difficile mais c’est toujours compliqué ! Je pleure encore toujours au moment de les laisser. Je ne leur montre rien, on va jusqu’à l’école, gros câlin, plein de bisous pour se dire aurevoir puis les larmes se mettent à couler sur le chemin vers mon école et j’ai parfois du mal à me reprendre. 

Certaines semaines paraissent plus longues que d’autres

Quand ils ne sont pas là, je ne peux m’empêcher de me demander ce qu’ils font, s’ils vont bien, s’ils sont heureux, s’ils pensent un peu à moi, si tout se passe bien… Et puis, tout dans l’appart nous ramène à eux: Un doudou qui traine, leur petit lit à refaire, des vêtements qu’on ramasse, des jouets qu’on retrouve par ci par là, leur brosse à dent dans la salle de bain…. Pas toujours simple. 

Puis il y a les 2 premiers soirs où ils ne sont pas là mais que tu as quand même l’impression de les entendre: Les réveils la nuit où tu penses avoir entendu Num7 pleurer… Il faut toujours quelques secondes pour se dire « Ha non, ils ne sont pas là! »… C’est difficile. 

Mais ce que je sais c’est qu’ils nous manquent de dingue et qu’on attend leur retour avec grande impatience. On prépare le menu de la semaine, on planifie ce qu’on va faire avec eux etc. pour en profiter à fond quand ils sont là. Mon but est toujours le même: Remplir leur boite à souvenirs au maximum et leur laisser plein de jolis moments en tête

Après, c’est toujours plus compliqué quand la période d’une semaine se rallonge parce que ce sont les vacances scolaires ou les vacances d’été. Là, c’est autre chose et c’est toujours très très très difficile. Je pense déjà à cet été alors qu’on est loin d’y être ! 

Temps pour soi et sentiment de liberté

Plus le temps passe, plus j’essaie de m’écouter, d’écouter mon corps, de trouver ce qui me plait, ce que j’aime faire. J’ai trouvé l’opportunité de revenir plus sur le blog entre autres. 

J’aimerais reprendre un sport aussi… On verra ! J’ai besoin de quelque chose pour me vider la tête et me défouler, c’est tout ce que je sais. 

Profiter de ce temps pour moi, passer des jolis moments à 2 dès qu’on peut également… juste profiter de cette nouvelle vie et de cette nouvelle moi que j’aime tellement même si ça ne se voit pas encore vraiment ! 

C’est encore difficile pour moi mais je commence à souffler même si lâcher prise est encore trop compliqué. Petit à petit, j’apprends à utiliser ce temps, à découvrir ce temps pour moi, à comprendre qu’on puisse nous dire « Ha mais vous n’êtes rien qu’à deux ce soir et pour le weekend, c’est trop bien!!! » parce que je profite de ces moments aussi. 

J’espère vraiment arriver à profiter pleinement de ce temps pour souffler à fond, faire des projets, faire tout ce que je n’ai jamais fait avant par manque de temps pour moi justement, à prendre soin de moi, à utiliser ce temps pour rattraper tout ce que je ne fais pas quand ils sont là (pour le boulot, le ménage etc. parce que, pour rappel, le but est de passer du temps de qualité avec eux quand ils sont là et donc arriver à laisser tout ça de côté) 

Quand ils reviennent : entre joie et angoisse !

Le jour où je dois les trouver est toujours un jour où je suis de bonne humeur. Des petites bulles pétillent en moi et mon cerveau fait la danse de la joie je crois. Mais je suis aussi stressée et angoissée, j’ai une boule au ventre à chaque fois. 

Est-ce que le retour va bien se passer ? Vont-ils être contents de me retrouver ? Comment vont-ils se comporter ? Le « switch » va-t-il bien se passer ? Parce que oui certains « switch » se sont mal passés, du coup ils se font quasi tous via l’école maintenant mais il y en a toujours quelques un, pendant les vacances, entre nous. 

Puis, faut le dire, les enfants sont souvent relou le 1er jour (maintenant car avant ça durait quelques jours). Ils doivent se faire au changement, au rythme de chez nous, aux règles de chez nous aussi. Changer de maison ce n’est pas simple pour des enfants, on le sait (culpabilité re coucouuuuuuu) 

La garde alternée 50/50 c’est :

50% moins de temps avec eux, de moments ratés, etc. 

50% moins de souvenirs à partager ensemble 

50% moins de câlins 

50% … c’est beaucoup quand même! 

C’est voir son enfant seulement 6 mois sur l’année (la baffe dans la gueule) 

C’est devoir se dire aurevoir toutes les 2 semaines 

C’est ne pas pouvoir tout suivre, ne pas tout contrôler (et c’est compliqué pour moi), manquer des trucs 

C’est devoir faire semblant que pour toi ça va pour que les enfants ne le vivent pas mal 

Et devoir trouver un équilibre entre :

Semaine à 9 ou 10 / Semaine à 2 ou 3 

Semaine hyperactive / Semaine au calme 

Semaine avec tout bien organisée / Semaine un peu nawak 

Semaine avec menus et courses faites à l’avance / Semaine on vide le frigo et les placards même s’il n’y a plus rien 

Semaine avec peu de temps à 2 / Semaine à profiter à 2 

Semaine avec menus équilibrés / Semaine avec un bol de céréales devant la télé 

Semaine bruyante / Semaine trop calme 

Semaine avec bacs à linge qui débordent / Semaine avec le linge à jour 

Bref…. Des semaines complètement différentes mais avec, au final, chacune leurs côtés positifs même si, on s’en doute, au début c’est vachement compliqué quand même. 

Voilà pour ce billet, un peu long je m’en excuse. Il me tient à coeur parce que je pense que c’est une période pendant laquelle les parents ont besoin de soutien et de témoignages pour aller de l’avant. Bon courage à tous les co-parents qui passeront par ici (Vous n’êtes pas seuls) ! 

A bientôt 

Laurie 

A propos de l'auteur

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Laurie, celle qui se reconstruit !

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